La France a été touchée par des épisodes de sécheresse importants en 2022 et 2023, entrainant des difficultés d’accès à l’eau dans certains territoires. Face à cette raréfaction de la ressource, les Pouvoirs Publics se sont saisis du sujet.

Le Président de la République a mis en place du plan « eau » en mars 2023. Ces derniers jours, l’Assemblée nationale a présenté son rapport sur l’adaptation de la politique de l’eau dans un contexte de défi climatique. Ce rapport formule 81 recommandations concrètes concernant notamment la nécessité de stockage de l’eau et la réutilisation des eaux non conventionnelles.

Dans ce contexte de tension sur les ressources en eau, le SNIA s’est mobilisé afin d’analyser précisément les quantités d’eau utilisées dans les usines de fabrication d’aliments pour animaux et les usages précis associés.

Il ressort de cette étude que le secteur consomme relativement peu d’eau : en effet, la consommation est estimée à 1,2 million de m3 par an pour produire les 19 millions de tonnes d’aliments pour animaux. Cela représente moins de 0,4% de la consommation du secteur agro-alimentaire dans son ensemble.

Environ 80% de l’eau prélevée est utilisée pour des usages nutritionnels et sanitaires :

• Pour la granulation des aliments, étape importante pour garantir la sécurité sanitaire et par ailleurs imposée par la réglementation pour certains types d’aliments
• Pour le nettoyage et la désinfection des camions de livraison d’aliments. Ces nettoyages sont notamment fondamentaux en période d’influenza aviaire pour contribuer à préserver les élevages de ce virus.

Dans ce contexte, les fabricants d’aliments savent qu’ils ne pourront pas diminuer fortement leur consommation d’eau. Toutefois, les réflexions sont en cours pour identifier des pistes d’amélioration et favoriser leur application. Le secteur construit ainsi son plan de sobriété hydrique avec pour objectif de le finaliser pour juin 2024.

Les optimisations impliqueront sans doute des investissements des usines pour mieux comptabiliser les prélèvements. Le recours à des eaux de qualité non conventionnelles pour certains usages pourrait également être une piste de progrès, sous réserve que le cadre réglementaire permette d’innover à ce niveau. Les experts se laissent la liberté d’étudier toutes les solutions mais ne feront aucun compromis sur la sécurité des personnes, la santé humaine et animale !